• Jardin-Forêt : Les principes fondamentaux

     

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    Densité

    Les plantations sont denses et multi-étagées, ce qui imite une jeune forêt, très dynamique, au sol riche, humifère et vivant. Les plantes sont des organismes profondément sociaux, en interaction, et où le mutualisme prime sur la compétition. Dans ce contexte, il convient de densifier les plantations et de favoriser les interactions entre les végétaux et formes de vie associées.
    Cette densité va permettre d'accueillir tout un cortège d'auxiliaires et de prédateurs de ravageurs potentiels.

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    Diversité

    La diversité peut se trouver à différent niveaux dans le Jardin-Forêt: au niveau botanique, par l'implantation de différentes familles, genres, espèces et variétés, ou alors au niveau de la provenance, ou des types de milieux et d'habitats. La diversité est une des clés de la résilience éco-systémique.

    Par exemple: plus on crée de lisières, plus on aura une diversité qui correspond à la biodiversité cumulée des différentes zones que cette lisière "sépare", comme un milieu ombragé jouxtant un milieu ouvert lumineux.

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    Bio-centré

    Certaines plantes sont présentes dans un Jardin-Forêt simplement pour accueillir la biodiversité, gîte ou couvert, sans usage direct pour les humains. Cette approche biocentrée se distingue de l’approche souvent anthropocentrée de beaucoup de nos civilisations dites "modernes", alors que certaines, minoritaires ou aujourd'hui disparues, entretiennent un lien fort avec le vivant et le végétal en particulier. Créer un Jardin-Forêt demande un certain lâcher prise pour résister au désir de "propre en ordre", il faut changer de regard. Les feuilles mortes ou les branches mortes ne représentent alors plus un "déchet" mais une nourriture pour les bactéries et les champignons du sol, qui vont à leur tour nourrir toute une chaîne de vie qui dégrade cette matière organique et qui la rend assimilable à d'autres formes de vie. Un Jardin-Forêt est aussi une occasion de redécouvrir les plantes sauvages spontanées, à toutes les saisons et de découvrir leurs vertus, comestibles, tinctoriales et médicinales.

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    Sol vivant

    Le sol est un organisme complexe et vivant: il est composé d’une fraction minérale et d’une fraction organique, vivante et inerte, mais aussi d'eau et d'air.

    La vie du sol (micro- et macro-faune) est capitale pour les écosystèmes et les plantes en particulier: c'est de là que vient le cycle de la fertilié des sols. Le sol doit être nourri pour bien jouer son rôle. Le paillage et la matière organique sont essentiels, car avec l'eau, le carbone est la clé de vie du sol: dans un Jardin-Forêt, les rémanents (feuilles, branches, bois, etc.) sont broyés ou simplement déposés sur place pour nourrir le sol. Avant que le système soit autonome, on peut également apporter de la matière organique extérieure (BRF, paille, copeaux, branchages).

    Cela va sans dire que pour maintenir un sol vivant, l’usage de pesticides ou d’engrais de synthèse est totalement exclu. Dans certains cas, on pourra utiliser avec discernement des méthodes avec des impacts limités: les purins naturels, ou des produits sélectifs et qui se dégradent rapidement.

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    Minimiser le travail du sol

    Le travail du sol est au coeur de la majorité des pratiques actuelles, en particulier le labour, et ce, depuis des millénaires. Cette pratique est intéressante à court terme, mais très néfaste à long-terme: le travail du sol détruit sa structure et les formes de vie associées, il accélère la respiration des micro-organismes et accélère les émissions de gaz à effet de serre. Sur le long terme, il mène à une perte de fertilité, de capacité de rétention d'eau et entraîne l'érosion des sols.

    Un certain travail du sol ponctuel de décompactage local en surface peut être nécessaire lors de la mise en place, ou dans certains cas extrêmes, un sous-solage peut être requis pour accélérer le décompactage de zones très compactées.

    Mais de manière générale, les pratiques de régénération des sols, ou dites de "sol vivant", nécessitent surtout d'apporter de la matière organique et en particulier du carbone, pour nourrir la vie du sol. Et ensuite, il faut de la patience, et les cycles naturels prennent le relais.

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    Auxiliaires

    L’usage de plantes auxiliaires est capital. Ces plantes assurent des fonctions secondaires importantes: verticalité, support, fertilisation, ombrage, protection, apport de biomasse, etc.

    Tout arbre peut jouer ce rôle, par définition, mais certains sont ajoutés au système de Jardins-Forêts dans cet unique but. Les plantes auxiliaires sont souvent des plantes locales, indigènes car elles sont parfaitement adaptées au contexte actuel et peuvent être implantées ou simplement sélectionnées lors de leur apparition spontanée.

    Par exemple, des semis-spontanés de saules sur des espaces aquatiques sont intéressants: les saules peuvent servir de structure portante pour des lianes, ils peuvent, lors de leur taille régulière, apporter des quantités massives de biomasse au sol, et ils peuvent jouer le rôle de brise-vent ou d'ombrières pour des plants nécessitant une protection.

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    Importance du végétal

    Les végétaux et la biodiversité associée jouent un rôle capital dans les éco-systèmes: grands cycles du carbone, de l'eau et des minéraux, stabilisation des sols, ombrage, brise-vent, protection contre le bruit, dépollution de l'air et des sols, tamponnage des excès du climat, santé des paysages, etc.

    Les services éco-systémiques remplis par les arbres sont innombrables et largement sous-estimés. Les plantes doivent être remises au centre de nos sociétés et de nos cultures.

  • Exemples de plantes de Jardin-Forêt

    Découvrez une toute petite partie de la diversité végétale qui s'offre à nous