Que vous soyez un particulier, une commune ou bien une entreprise disposant d’espaces adéquats: vous êtes nombreux à solliciter l’Association Jardin-Forêt Suisse pour savoir comment créer son jardin-forêt. Nous vous dévoilons nos réponses aux questions les plus fréquentes.
Par où commencer pour créer mon jardin-forêt ?
Pour créer un jardin-forêt, il faut d'abord un terrain et définir des objectifs.
Le terrain de départ peut être de différentes natures, chacun ayant des avantages et des inconvénients: prairie, friche, zone urbaine, verger, forêt, clairière, ou simplement des bandes de verdure (haies, bords de chemin, abords de bâtiments, etc.) ou un mix de ces différents types. En prenant en compte les objectifs et le contexte (type de sol, géographie, topographie, végétation déjà en place, bâtiments, etc.), il est possible une fois vos objectifs établis, de passer à la phase de design permettant d'établir un plan de plantation et un calendrier de mise en place. Une fois les éléments de base définis : ressources, plan, et calendrier, il est possible de passer à l'action et de planter! Nous sommes ravis de pouvoir vous assister à toute phase de votre projet.
Quelle est la surface nécessaire pour exploiter un jardin-forêt ?
Il n'y a pas de limites, car là aussi, c'est très dépendant des objectifs recherchés et des moyens mis en œuvre.
Selon les techniques et la densité de plantation, on parle de min 700 m2 par personne pour une autonomie alimentaire annuelle (cela dépend bien sûr du type de régime alimentaire). Mais l'autonomie alimentaire n'est pas nécessairement l'objectif principal.
Il est possible de mettre en place des Jardins-Forêts sur de tout petits espaces, en respectant les principes fondamentaux des Jardins-Forêts et en choisissant des espèces basses ou naines, on obtient rapidement de très bons résultats. Des surfaces en-dessous de 2500 m2 (25 ares) en Suisse ne demandent pas de titre d'agriculteur pour être exploitées. Nous espérons vivement que la loi (LDFR et LAT en Suisse notamment) changera et sera à l’avenir plus souple, mais ça prendra du temps.
Un projet à large échelle sur plusieurs hectares nécessitera des techniques différentes et un calendrier s'étalant sur de nombreuses années, avec des zones possiblement traitées en agroforesterie et des zones plus travaillées, selon les objectifs recherchés. Bien-sûr ceci est dépendant des ressources disponibles.
Où trouver les plantes de jardin-forêt ?
En dehors des moyens de se procurer des plantes ou semences dans la nature, il existe de nombreuses pépinières et semenciers spécialisés à même de fournir les plants ou les semences nécessaires à votre jardin-forêt, en Europe et à travers le monde.
Une alternative très intéressante et nécessaire est de mettre en place votre micro-pépinière, à l’échelle privée, communale, communautaire, ou de votre région, pour produire et stocker vos plants, pour se former et appliquer les gestes et techniques de multiplication des végétaux: semis, bouture, marcottage, division et greffe. Ceci permet de réduire les coûts de mise en place, mais aussi de se réapproprier des gestes ancestraux (bouture, greffe, semis, marcottage) autrefois populaires et qui ont été peu à peu pratiqués uniquement dans des milieux spécialisés. Ces micro-pépinières sont pour nous aussi de précieux réservoirs génétiques, car ils permettent de maintenir et de propager des variétés particulières ou de faire de la sélection variétale.
Nous pouvons vous aider à faire les bons choix de plantes et à les commander (plants ou semences) en Suisse ou ailleurs.
Combien coûte un jardin-forêt ?
La réponse dépend fortement du contexte, des caractéristiques du terrain de départ, des objectifs recherchés, du calendrier souhaité, etc. Il est possible de s'adapter à tous les moyens.
Un jeune arbre de canopée coûte entre 10 et 100 CHF (fourchette de prix indicative), selon l'espèce, la variété et surtout la taille (le calibre). Plus les sujets sont âgés, plus ils vont produire rapidement, mais plus leur prix sera élevé. Un arbre de 3-4 ans peut coûter plusieurs centaines de francs. La densité peut varier, mais il faut compter sur un ordre de grandeur de 1 arbre de canopée par 100 m2 environ, si on le laisse prendre son volume final. Là aussi, c'est très variable selon l'objectif voulu et la stratégie de conduite de l'arbre (un tilleul à petites feuilles à vocation de brise-vent disposé au nord fera aisément 10-15 m de haut, alors qu'une trogne alimentaire de la même espèce fera à peine 2 ou 3 m de haut).
Un jeune arbuste coûte entre 5 et 50 CHF (fourchette approximative) et on va en planter, selon les objectifs recherchés, de 5 à 10 par 100 m2 (ordre de grandeur). Là aussi, la conduite, donc le volume de chaque arbre, va être adapté selon les besoins.
La strate herbacée ou couvre-sol, d'un prix variable de l'ordre de 1 à 10 CHF par plant est sans doute la plus coûteuse, car le nombre de plants par unité de surface peut vite être grand, de l'ordre de 1 à 10 par m2. Certaines plantes, que l’on trouve à l’état sauvage au contrainte peuvent être multipliées quasi gratuitement (ex: égopode, lierre-terrestre, fraisiers, etc.).
Il est important de prévoir un budget pour les plantes auxiliaires (non-productives) qui ont une fonction annexe: fertilisant, ombrage, structure, verticalité, biomasse, transformation du sol, brise-vent, etc. Ces arbres peuvent être spontanés, de semis direct, plantés ou bouturés: leur rôle est essentiel et ils doivent être budgétés également.
Une partie des coûts vient des coûts de main d'œuvre (conduite du projet, mise en place, entretien) et des diverses fournitures (paillage, moyens d'irrigation si nécessaire, outils, etc.). Il existe différents moyens de réduire les coûts et de réaliser tout type de projet, nous serons heureux de vous accompagner là-aussi.
Il y a donc autant de jardins-forêts envisageables que de combinaisons de facteurs : superficie, type de sol, orientation du terrain, objectif, budget, ressources humaines, etc. Ils représentent tous des solutions aux défis sociétaux actuels: régénérer la biodiversité, acquérir plus d’autonomie alimentaire en circuit court, capter le CO2, structurer les sols et éviter l'érosion, augmenter la résilience face à la sécheresse, fournir de la biomasse pour se chauffer ou fabriquer des objets ou encore offrir des lieux propices au ressourcement mental.